Chemins de photos, du 1ᵉʳ juin au 30 septembre, dans l'ouest audois, une rencontre de 4 mois entre amateurs et professionnels - Édition 2024 

Presse

Quatre questions à Michel-Alain Louÿs

4 questions à Michel-Alain Louÿs
Ouverture de la 11e édition du festival des Chemins de photos

Quatre questions posées à Michel-Alain Louÿs
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Par Michel Grenié, critique d'art.

L’ouverture de l’édition 2024 du festival D119 Chemins de photos à Montréal le week-end du 1er juin, nous a donné l’occasion d’interviewer Michel-Alain Louÿs, photographe, critique, président du jury de sélection.

— Le week-end d’ouverture du festival D119 Chemins de photos vient de se terminer. Que pouvez-vous nous dire sur ce festival ?

Michel-Alain Louÿs :

Ce qui rend ce festival particulièrement attachant, c’est que son ADN est de présenter une approche de la photographie à la fois ouverte et contemporaine. La photographie de voyage, la photographie documentaire, la photographie sociale ou plasticienne, tout comme la création numérique y trouvent leur place au gré des propositions qui sont reçues chaque année et sélectionnées par le jury. Ce dernier s’attache à retenir des séries de qualité qui racontent des histoires singulières ou des rencontres fortes.

L’originalité de cet événement, qui constitue le plus grand festival photographique à ciel ouvert du sud de la France, c’est que ce sont les communes qui choisissent parmi les séries retenues par le jury celles qu’elles exposent — le plus souvent en extérieur. Cela conduit à des rencontres extrêmement intéressantes car les séries montrées prennent un sens tout particulier du fait de leur accrochage au sein du patrimoine historique ou naturel de ces villages. La richesse de ce festival tient justement à ce dialogue qui s’établit entre des images venues du monde entier ou imaginées par des artistes et les éléments du patrimoine. D’une certaine façon, nous pouvons dire que, pour les habitants tout comme pour les visiteurs de passage, ces expositions font venir le monde en Aude et que grâce, à cela, l’Aude donne à voir certains éléments du monde. Des regards croisés naissent ainsi.

— C’est la onzième édition de ce festival. Où en est-il aujourd’hui ?

M.-A. L. : Cet anniversaire est un moment important pour tirer le bilan de l’expérience acquise mais surtout pour continuer à faire évoluer ce festival pour répondre à la fois aux demandes de la vingtaine de communes de l’Aude qui, chaque année, l’accueillent ainsi qu’aux photographes et spectateurs, petits et grands, amateurs ou professionnels, venant de la région ou de plus loin, qui s’intéressent au monde de la photographie et souhaitent à travers cet art vivre des expériences.

Tout d’abord, il faut souligner le soutien sans faille des communes, de leurs techniciens qui assurent les accrochages et des bénévoles de l’association conduite depuis sa création par Guy Catalo. Alors que beaucoup d’événements culturels ont disparu ces dernières années dans notre pays du fait de restrictions budgétaires, ce festival par son modèle original poursuit sa route : ce sont en effet les communes qui par leur financement assurent en grande partie les frais de tirage des photographies. S’il arrive une année qu’une commune se retire du projet pour des raisons budgétaires ou autres, d’autres sont susceptibles de prendre le relais ; c’est encourageant et assure la pérennité du projet.

Au fil de mes participations, j’ai vu la programmation s’étoffer et les propositions artistiques s’enrichir. Au-delà des expositions elles-mêmes, qui se déroulent de début juin à fin septembre, le festival réussit à ponctuer la saison estivale par des rencontres vivantes sous forme de projections, de performances, de rencontres avec des photographes ou de visites commentées qui font battre le cœur de ces villages et illustrent que la photographie est un moyen de partager des émotions pour créer du lien social. C’est un des objectifs essentiels de ce festival.

Pour les photographes exposés, ce festival apporte plusieurs gages de qualité : non seulement le jury en charge de la sélection est composé de personnes extérieures à l’association qui sont représentatives de diverses approches de la photographie et garantissent un esprit d’ouverture mais un épais catalogue soigné de l’ensemble des expositions est publié chaque année. De plus, les tirages photographiques assurés par Picto Toulouse sont gérés par les organisateurs et financé par les communes. Alors qu’il est de plus en plus difficile pour les photographes de vivre de leurs créations, ce point est essentiel.

— Pourriez-vous nous en dire plus sur votre implication dans ce festival ?

M.-A. L. : Cela fait huit ans que je participe à ce festival. J’ai eu l’occasion de montrer différentes séries prises au cours de ces dernières années en Chine pays où j’ai longuement résidé ou en France. L’an dernier, cinq séries faites avec mes amies photographes Wang Han et Myriam Simonneau étaient montrées à Villassavary. C’était pour nous intéressant de découvrir ces images exposées en même temps dans plusieurs endroits d’un même village. Ces séries, très plastiques, qui avaient le rouge comme fil conducteur, se répondaient.

L’an dernier, j’ai eu également l’occasion d’organiser une projection commentée de travaux de jeunes photographes chinois. Pour le spécialiste de la Chine que je suis, les échanges avec le public étaient particulièrement intéressants. En effet, le rôle d’un festival photo n’est pas seulement de montrer des photos mais aussi d’accompagner les publics pour qu’ils puissent développer leur culture visuelle et comprendre ce qu’une image ou une série peuvent dire et comment elles participent à la construction d’un discours sur le monde.

L’an dernier, Guy Catalo m’avait invité à l’occasion de l’ouverture du festival à Villesiscle et à Belpech à commenter, lors d’une déambulation faite à pied, toutes les expositions du village. J’ai particulièrement apprécié cette forme d’improvisation qui était pour moi une expérience nouvelle face à un public d’une cinquantaine de personnes. Improviser des commentaires en étant confronté à des images prises par d’autres, c’est s’interroger sur ce qui fait sens dans une image et sur la façon dont les photographes construisent leur regard et leur manière de nous le donner à voir. En effet, notre perception des images n’est pas objective ; elle est liée à la façon dont s’est construite notre culture visuelle en fonction des musées de peinture que nous avons visités depuis notre enfance, des photographies d’œuvres ou de créations artistiques que nous avons pu observer ici ou là comme de ce que nous regardons sur Internet ou sur les panneaux publicitaires. Notre réception des images s’ancre profondément dans nos histoires sociales et culturelles. D’autre part, c’est toujours très touchant de parler du travail d’un ou d’une photographe en sa présence car c’estlui apporter la preuve que les photographies que cette personne a prises « parlent » et font sens pour autrui.

Cette année, Guy Catalo m’a demandé de réitérer l’expérience en commentant plusieurs expositions de Jean-Pierre Duvergé en sa présence lors d’une déambulation au village de la Force. Commenter les portraits qu’il a pris en Éthiopie, en Inde ou ailleurs sur la planète, c’est encore s’interroger au travers des rencontres qu’il a essayé de capturer avec son objectif sur ce qui nous relie au monde et nos manières de faire lien, ici ou sous d’autres latitudes, avec d’autres humains. D’autre part, cette déambulation à La Force a montré, s’il en était encore besoin, que se déplacer le long des rues d’un village pour découvrir ensemble au fil de nos pas une exposition change assurément la réception que l’on en a.

 

— Le dimanche 2 juin, vous avez d’autre part animé à Montréal un atelier intitulé « Apprendre à voir la nature : de l’art rupestre à l’art in situ ». Pourriez-vous nous en dire plus sur cette intervention ?

Les conséquences du réchauffement climatique sont partout visibles sur la Terre. Lors de mon intervention, j’ai voulu montrer que l’histoire de l’art, depuis les premières grottes ornées jusqu’à la pratique de l’art insitu,a des choses à nous dire sur les rapports que les humains, sur les différents continents, ont su tisser avec la nature et sur le statut qu’ils ont conféré aux paysages à travers les âges. Notre perception du paysage n’est en effet pas universelle et résulte d’une construction culturelle. Comme je le disais plus haut, c’est de nos confrontations aux tableaux dans les musées ou dans les livres, de nos rencontres avec des images qu’est née notre vision des paysages. Ce qui fait paysage pour un Européen est très différent de ce qui fait paysage pour un chinois ou un coréen.

Dans tous les cas, photographier, c’est apprendre à développer un regard personnel sur quelque chose d’extérieur à soi. Une photographie est toujours la mise en scène d’une façon de regarder quelque chose. Les photographes de paysage, à ce titre, peuvent contribuer à enrichir nos manières de voir en nous aidant à déconstruire puis à reconstruire notre vision de la nature afin de nous réconcilier avec elle. L’art in situ est allé plus loin encore en proposant par des pratiques et des créations artistiques qui s’intègrent dans les paysages de générer des expériences qui nous permettent de nourrir un dialogue apaisé avec les paysages et la nature. Vivre une expérience artistique de la nature, c’est y trouver sa place et cesser de la voir comme une réalité extérieure à soi mais comme le lieu même de notre présence au monde.

Propos recueillis par Michel Grenié
28/06/2024

Presse 2024

Chemins de photos dans l’Aude - 11ème édition

Le + grand festival photographique à l'air libre du Sud de la France
De juin à octobre, Sur la route des vacances à l’air libre et sans restrictions.
Chaque année dans les collines du Lauragais plus de 110 expositions photographiques.
Des images locales ou venues d’ailleurs dans 20 villages audois.
A consommer sans modération du 1ᵉʳ juin au 30 septembre 2024
80 photographes proposent leurs regards d'auteurs sur le monde.
Plusieurs rencontres de photographes et avec le public ont lieu de juin à octobre.
Les points forts de cette saison et les évènements sont à voir ou télécharger sur :
En savoir plus sur   www.cheminsdephotos.com
Y aller: A61- Sorties: 21- Castelnaudary ; 22 – Bram ; 23 - Carcassonne - A66 - Sortie Mazères, Belpech
Accueil permanent de début juin à fin septembre

Visuel affiche 2024 page 1

2023

Forme 10 ansChemins de photos dans l’Aude - 10ème édition

Le plus grand festival photographique à l'air libre en Région Occitanie
De juin à octobre, le festival de photographies  en plein air du Sud de la France.
Sur la route des vacances à l’air libre et sans restrictions.
Se dressent chaque année dans les collines du Lauragais plus de 120 expositions photographiques.
Des images locales ou venues d’ailleurs dans 20 villages audois.
A consommer sans modération du 31 mai au 30 septembre 2024
80 photographes proposent leurs variations sur les "Scènes de la vie".
Plusieurs rencontres de photographes et avec le public ont lieu de juin à octobre.
Les points forts de cette saison et les évènements sont à voir ou télécharger sur :
En savoir plus sur   www.cheminsdephotos.com
Y aller: A61- Sorties: 21- Castelnaudary ; 22 – Bram ; 23 - Carcassonne - A66 - Sortie Mazères, Belpech
Accueil permanent du 28 mai au 8 octobre : Camping Les Brugues à Fanjeaux 

 

Parti pris artistique

D’aucuns, du milieu de la photographie, feuilletant le catalogue, lèvent les yeux vers moi, s'interrogent, interrogent cette succession de photos cherchant la direction artistique suivie par notre festival annuel.
Dois-je leur dire qu'il n'y en a pas ?
Ou plutôt que dans ces collines au patrimoine chargé de nombreuses chapelles nous avons précisément choisi de ne pas avoir de parti pris photographique sinon de "sortir la photo du cadre" comme le disait si bien Lucien Clergue.
La sélection annuelle par un jury indépendant, aux compétences reconnues et diverses autour de l'image, seul garant de la qualité artistique, reflète bien l'esprit qui prédomine sur les Chemins de photos: loin des salles feutrées des chapelles : offrir au regard du plus grand nombre un choix éclectique d'expositions soigneusement sélectionnées à la fois par des artistes et par des acteurs du développement rural.
Un croisement d'idées et de mondes différents qui ne peut qu'ouvrir à l'autre, aux autres, dans un milieu où la terre est dure à cultiver et incertaine à la récolte.
Bon festival .
Guy Catalo
Coordinateur du festival des Chemins de photos.

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Jean Pierre Duverger :" La photographie est un art populaire"

Photos des expositions 2023 - Libres de droits - Demander l'original

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La mare à Villesiscle

Port lauragaisPort Lauragais

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Arzens

Dryades

Dryades - Villesiscle

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Montréal

Jeunes talents a villesiscleJeunes talents à Villesiscle

Pech luna 1

Pech Luna

Bram les essartsBram - Les Essarts

 

Coupe ruban

Couper le ruban à Génerville

Le lavoir du cholera escueillensLavoir du choléra Escueillens

Belpech vixiege

Belpech

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Mare Villesiscle 2022La Mare - Villesiscle
Villesiscle pré des etendoirs

Le pré - Villesiscle

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Le lavoir à Fanjeaux

Contrejour sur le cirque

City stade à Villesiscle

Cafetéria Port Lauragais

La cafétéria à Port Lauragais

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Sur le pré à Villesiscle

Capture 12

Les Essarts à Bram

La radio

I LOVE GENERVILLE 2020
Entretien avec RMC Aude

Carnets de campagne
France Inter13 avril 2018

Philippe Bertrand

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